Pour la première fois de son histoire, le Sénégal va arborer la Coupe d'Afrique des nations, qui s'ouvre à Abidjan, ce samedi, dans la peau du champion en titre. Mais les Lions de la Teranga devront se méfier : le tenant du titre fera l'objet de toutes les attentions. D'autant que le premier tour de cette CAN leur réserve une entrée en matière musclée. Les Lions composent un groupe très relevé, avec les Lions indomptables du Cameroun, la Gambie et la Guinée.
Premier fait à savoir sur cette nouvelle équipe du Sénégal : treize champions d'Afrique et sept joueurs qui étaient présents au Qatar pour la Coupe du monde ne seront pas du groupe cette année, dont notamment les attaquants Famara Diedhiou et Bamba Dieng, mais aussi Bouna Sarr, blessé, pour une longue durée.
Hormis Krepin Diatta, forfait à l'édition précédente, neuf joueurs connaîtront leur première CAN (dont Ismail Jakobs, Iliman Ndiaye, Nicolas Jackson) parmi eux, six d'entre eux n'étaient pas du Mondial non plus à l'image de Moussa Niakhate qui semble avoir gagné sa place dans le 11 de départ au cours de l'année 2023.
Les germes d'une nouvelle ère sont déjà visibles, illustration en est faite à travers Pape Matar Sarr, lequel, grâce à sa saison avec Tottenham, risque de se voir confier d'importantes responsabilités au milieu de terrain. L'intégration à l'équipe de Lamine Camara, golden boy du football africain succédant au milieu des Spurs, Nicolas Jackson s'inscrit également dans ce que pourrait être le Sénégal des prochaines années.
Par ailleurs, l'ancienne garde livrera l'une de ses dernières batailles, alors que de nombreux départs sont signalés vers le Moyen-Orient, cette CAN sera l'occasion de démontrer que ces choix de carrière n'affecteront pas leur apport à l'équipe, et bien au contraire, permettront de mieux se tenir prêt pour l'équipe nationale. La preuve avec Sadio Mané, qui revient progressivement à son niveau. Au sein de Al-Nassr, le double Ballon d'or africain compile 12 buts et 6 passes décisives en 26 matchs joués avec son club, évoluant dans un rôle de facilitateur notamment pour Ronaldo.
Au lendemain d'un Mondial pour le moins décevant, le Sénégal a pu mesurer ses nouvelles forces à travers deux succès symboliques, l'un face au Mozambique (5-1) où le record de buts sur une rencontre sous Aliou Cissé a été battu, et surtout une victoire de prestige face à la Seleção brésilienne (4-2). Toutefois, des signes un peu plus inquiétants ont été notés notamment à l'occasion des matchs nuls au Benin (1-1) et surtout au Togo (0-0) où les Lions n'ont jamais été autant malmenés sur la scène africaine. Enfin, la défaite sur sa pelouse face à l'Algérie, qui s'érige de plus en plus en bête noire, vient mettre en lumière des carences sur le plan offensif qui peuvent questionner sur la capacité du groupe à mettre à mal des équipes aux organisations défensives plus compactes.
Cependant, loin d'être euphorique, Aliou Cissé peut s'appuyer sur ces matchs pour ne pas arriver dans la compétition trop sûr de sa force. L'une des plus grandes qualités du sélectionneur des Lions est sa capacité à rester lucide et ne jamais minimiser ses adversaires. À ce sujet, interrogé sur une supposée nervosité affichée par le Nanthio notamment depuis son retour de blessure qui l'a privé de Mondial, et des tensions avec le Bayern Munich, Aliou Cissé botte en touche : « C'est un garçon bien éduqué. Ça fait longtemps je ne l'ai pas vu nerveux ou énervé ou même manquer de respect à qui que ce soit. Sur le terrain on peut avoir certains comportements parce qu'on est irrité ou contre une décision arbitrale. Mais ça fait partie du football. Canaliser cet esprit compétiteur et gérer ses émotions est un impératif, pour éviter tout excès de confiance, mais à ce niveau d'expérience, le Sénégal est certainement mieux averti que quiconque. »
Avec une victoire finale en 2021, mais aussi une régularité affichée depuis 2017, des éléments qui font logiquement du Sénégal un des grands favoris de cette compétition. Raison pour laquelle, il sera délicat de se défaire de ce statut. Statut qui influe sur l'approche de ses adversaires, forçant les Lions à faire preuve de plus de proactivité afin d'éviter de possibles matchs pièges, comme ça a pu être le cas lors du premier tour de l'édition passée ou du duel face au Cap-Vert en huitième de finale. « On n'a pas peur. On va à cette CAN avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d'ambition. On est champion d'Afrique. Cette équipe mérite un peu plus de considération. Si le Sénégal n'est pas confiant. Je ne sais pas quelle équipe africaine va avoir confiance en elle. C'est vrai que nous sommes de nature très humble. Mais l'humilité ne veut pas dire que nous n'avons pas confiance en nous. Personne ne nous a entendus taper sur notre poitrine et dire qu'on est meilleurs que tout le monde. Et pourtant regardez bien », a revendiqué, Aliou Cissé, en conférence de presse.
Bien que la victoire soit tout ce qui compte, le Sénégal vise bien plus loin à l'horizon 2026. Si les cadres demeurent les hommes forts de la sélection, de nouveaux tauliers doivent s'affirmer afin que le Sénégal puisse défendre son titre. Quid de la polémique naissante sur les six mois de salaires impayés au sélectionneur des Lions ? En fin de contrat à l'issue du tournoi, l'entraîneur sénégalais ne veut pas que l'attention soit portée sur son cas personnel : « Je ne veux vraiment pas parler de cela. Je suis focus sur la préparation pour défendre notre titre de champion d'Afrique. »
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